Cigale Mag N°39
Juin 2011
A quelle occasion t’es-tu rendue pour la
première fois au Festival de Cannes
?
En mai 2004, pour le boulot. A l’époque, je
faisais des sketchs pour 20h10 Pétantes sur
Canal+. On était en direct à Cannes tous les
soirs, j’avais le macaron Canal+, on pouvait
rentrer partout, on avait une villa, on
côtoyait tous les artistes, c’était magique !
Depuis, j’y vais tous les ans. Deux trois
jours, pas plus. Après c’est trop.
Ca fait quel effet de monter les marches du
grand tapis rouge ?
C’est spécial, il y a un côté excitant… Ca
donne un peu l’impression d’être quelqu’un de
très important, de faire partie de cette
famille du cinéma, mais de façon mondiale ! Ca
gonfle l’égo, c’est pas forcément la réalité,
mais le temps d’un instant on rêve… On se
prépare comme quelqu’un du monde : cette
année, c’est Escada qui m’a habillée et les
autres années, Elie Saab !
Tu préfères Cannes by night ou de jour
?
La nuit forcément ! C’est là que tout se
passe… Ce qui est bien à Cannes lorsqu’on est
comédienne, c’est qu’on peut rencontrer tout
le showbiz, les producteurs, les réalisateurs
de façon légère et sympathique. Je ne dis pas
que ça m’a apporté du boulot, ça ne m’a
d’ailleurs jamais rapporté le moindre rôle
mais ça donne la possibilité de faire entendre
son nom. Et puis, Cannes, c’est aussi faire
des salamalecs et trinquer avec des gens très
importants sans en avoir l’air…
Alors c’est terrible, mais à Cannes, on n’a pas toujours le temps de voir des films… Je n’en ai vu qu’un, La Conquête, qui était hors compétition et le lendemain je devais aller voir le dernier Almodóvar, mais mon agent n’a pas voulu que je fasse deux fois de suite la montée des marches : il paraît que ça fait ringard ! Il faut laisser 24 heures entre deux marches, sinon ça ne fait pas chic… J’ai donc sagement écouté mon agent et je ne suis pas allé voir le Almodóvar. Je regrette de ne pas avoir pu voir les films français en compétition, Polisse et The Artist.
As-tu eu des coups de cœur sur ce Festival
?
J’ai trouvé tous les comédiens de La Conquête
excellents et ça me faisait vraiment plaisir,
car mis à part Denis Podalydès, ce sont
beaucoup d’acteurs de télévision. Ils ont eu
la chance de tourner au cinéma et ils ont
montré qu’ils étaient à leur place.
Je prêche pour ma paroisse, mais je suis
vraiment contente que Jean Dujardin, un
comédien que l’on a connu par la télévision,
ait reçu le prix d’interprétation.
Aujourd’hui, Un gars une fille est
incontournable dans le cinéma français, c’est
une référence pour nous tous, acteurs de
télévision. Grâce à lui les choses bougent.
Pour toi quelle a été la plus belle palme
d’or de ces soixante-quatre dernières années
?
1994, Pulp Fiction de Tarantino. J’adorerai
faire un film dans ce genre-là, où les femmes
sont un peu rock and roll car on nous donne
pas souvent l’opportunité de l’être. Et 1987,
Sous le Soleil de Satan pour ce qui a été pour
moi le moment le plus marquant du Festival de
Cannes avec le bras d’honneur de Maurice
Pialat et son « Si vous ne m’aimez pas, je
peux vous dire que je ne vous aime pas non
plus ! » Hué malgré une palme…
Je ne pourrais pas dire non ! Oh oui j’adorerai ! Mais ça me paraît difficile… Pourtant, encore une fois, grâce à Jean Dujardin, je me dis que tout est possible et pour cela je le remercie de nous donner des ailes !
Le 22 juin on pourra te voir dans Omar m’a
tuer de Roschdy Zem. Quels sont tes autres
projets ?
Dans Omar m’a tuer, je joue la femme de Denis
Podalydès qui mène l’enquête sur l’affaire
Omar Raddad. Au mois d’octobre, je serai dans
Bienvenue à bord, d’Eric Lavaine, avec Valérie
Lemercier, Gérard Darmon et Franck Dubosc.
Tu ne trouves pas qu’on est trop canons sur
cette photo… Le Festival ne serait-il pas
passé à côté de ses deux plus belles naïades
?!
Je crois qu’on est HYPER canons ! Rien que
pour ces photos, on aurait mérité chacune une
petite palme !