La chonique d’Annabelle Milot
Cigale Mag N°33
Mai-juin 2010
Il y a eu beaucoup de promo pour Camping 2.
Pourrais- tu me dire quelque chose sur le
film que tu n’aurais dit à aucun autre média
?
Ça va être difficile ! Je peux dire qu’on est
très content de son succès, puisque tu es la
première que je vois depuis la sortie du film.
Avant j’espérais que l’on ferait un film qui
plaise et aujourd’hui je peux parler de ce
film beaucoup plus librement puisqu’il marche
très bien. Il est très drôle et je le trouve
un peu plus touchant que le premier, un peu
plus profond, plus proche de la Comodia
italienne. Je suis content de voir que ce
qu’on a mis d’émotion plaît aux gens.
Quand et dans quelles circonstances as-tu
fait du camping pour la dernière fois
?
J’en ai fait en Bretagne, sur mon île de
Bréhat, où j’ai grandi. Je devais avoir 8 ou 9
ans ; de temps en temps, on plantait avec mes
cousins une vieille tente de l’armée en face
de la chaumière de mes grands parents. Il y
avait une belle prairie au bord de la mer. On
essayait d’y dormir, mais très vite on
rentrait parce qu’on avait peur des araignées…
Il s’agit là de ma seule expérience de camping
! Côté notoriété, y a-t-il un avant et un
après Camping ? Quand on joue dans un film qui
fait 5,3 millions d’entrées, cela vous apporte
une notoriété incroyable. Ça fait 4 ans qu’on
me parle dans la rue de mon personnage de
Gatineau. Indubitablement, il y a un avant et
un après Camping au niveau de la popularité.
Et moi j’adore l’expression de Philippe Noiret
: « Je suis un acteur populaire, j’en aime
l’idée… » La popularité m’a toujours plu.
Quand on veut être acteur, ce n’est pas pour
rester inconnu au fond de son jardin… Et puis
tous les acteurs qui m’ont donné envie de
faire ce métier : Serrault, Belmondo, Bourvil,
Jean Marais… sont des acteurs populaires.
Ta femme, Pascale Pouzadoux, a réalisé
récemment « De l’autre coté du lit » avec
Sophie Marceau et Danny Boon. Est-ce que la
voir au quotidien préparer un film t’a donné
envie de passer derrière la caméra toi aussi
?
Oui ! J’ai un projet de film depuis longtemps.
C’est un thème assez grave, mais que j’espère
traiter avec légèreté. Et j’ai aussi très
envie de jouer dedans. Je ferai lire le
scénario à ma femme et je lui demanderai
certainement de l’aide car c’est une très
bonne réalisatrice, alors que moi qui n’ai
réalisé qu’un seul court-métrage, je suis
vraiment novice dans ce domaine. C’est un
projet qui ne verra pas le jour avant l’année
prochaine. Comme ce n’est pas une franche
comédie, ce sera forcément plus compliqué à
monter…
Tu as toujours tourné dans les films de ta
femme ?
Oui, mais je ne la force en rien ! Elle a très
envie que je sois là parce qu’elle trouve que
je suis un bon acteur. Euh… j’espère ! Mais
surtout, je mets une bonne ambiance ! Ça la
rassure de savoir que je suis là. De nouveau,
elle va m’offrir un rôle très drôle dans son
prochain film qui s’appellera « La Croisière
». Tournage mi-septembre…
Tu la travaillerais au corps si elle ne
voulait pas te faire tourner dans l’un de
ses films ? !
Je ne sais pas !.. (rires) Non, je ne lui en
voudrais pas du tout si c’était le cas.
D’ailleurs je pense qu’un jour elle fera un
film sans moi. Ce qui est bien, c’est que
comme on grandit ensemble, je ne suis pas à la
traîne et elle non plus, bien au contraire !
Je ne passe pas mon temps à me dire
« Pourvu qu’elle me fasse tourner parce que
j’ai aucun projet » et elle de son côté ne se dit pas
« Faut que je fasse tourner mon mec parce
qu’il est à la ramasse ». Ça, ce serait vraiment épouvantable !
Je ne crois pas que je lui ressemble, parce que moi je ne suis pas du tout bling-bling dans la vie. Ce n’est pas pour me défendre que je dis ça, mais l’esbroufe, je n’aime pas beaucoup ça. Mais son coté Monsieur Jourdain qui n’en revient pas de sa réussite me touche. Alors peut-être que je lui ressemble par cet aspect-là… Les acteurs ont quand même un certain ego. Moi, parfois, je suis content de montrer à mes copains que je réussis, mais il n’y a rien de bling-bling dans tout ça !
De qui vient l’idée de te teindre les
cheveux en blond pour ton personnage de
Gatineau ?
Tu n’as pas eu trop de regret à repasser à
ta couleur naturelle ?
Fabien Onteniente, le réalisateur, qui m’a dit
« Comme tu es bling-bling et que tout est
en or : ta caravane, tes couverts…, poussons
la caricature : c’est une comédie ! On va
aussi te teindre en blond. »
Comme c’est un mec qui se la pète un peu, il
s’est fait une espèce de balayage, pour être
un peu en vogue, pour se prendre pour un
surfeur, style Point Break ! Ça m’a beaucoup
amusé. J’adore changer de tête. Ça me plonge
directement dans le personnage. Ça a été
triste de revenir à ma couleur naturelle, mais
ça devenait jaune pisseux, marron, donc il
était grand temps que je change ! Et je suis
revenu au naturel poivre et sel.
Mathilde Seigner dit de toi que tu as la
fesse grasse et que tu l’as toujours eu.
Qu’as-tu à répondre pour ta défense
?
C’est une sal…. ! Ma fesse est peut-être
grasse, mais la sienne n’était pas terrible
dans Camping 1 ! J’avais beaucoup grossi pour
le rôle, parce que je voulais justement que ça
aille avec le côté bling-bling de mon
personnage. On aime bien se chambrer avec
Mathilde. On est très complices. Mais mes
fesses étaient beaucoup moins grasses avant le
tournage ! Lorsqu’on présentait le film en
avant-première, j’annonçais toujours la chose
de la façon suivante :
« J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise, c’est que vous ne verrez plus
les fesses de Mathilde et la bonne, c’est
que vous verrez les miennes ! ».
Ce à quoi elle ajoutait, parce que c’était
notre petit jeu :
« Vous allez voir, vous y perdez au change
: elles sont très, très grasses ! ». Mais j’ai beaucoup maigri après le film
parce que j’étais devenu limite.
Serais-tu partant pour un Camping 3 ?
Sur le principe, oui bien sûr ! Mais cela
dépendra des idées qui seront développées dans
le scénario. Ce n’est pas évident de faire un
3. Il faut savoir se renouveler, peut-être
envisager un autre décor ?… Mais ce qui est
sûr, c’est que je ne quitterai pas le «
Gatineau » !
/// Fan de Simenon, particulièrement de La
fuite de Monsieur Monde
/// Sa petite-nièce, Jeanne Duléry, s’occupe
de sa page fan sur Facebook
/// Reçoit 200 à 300 mails de fan par jour
/// A deux fils : Raphaël et Lucien
/// Écoute en boucle le dernier album de Dany
Brillant : « Je danse avec mes enfants sur ces
chansons. »
/// Lit Je plante donc je suis, d’Alain
Baraton et Missak, de Didier Daeninckx, un
livre sur Missak Manouchian
/// Son livre préféré est Le Livre de ma mère,
d’Albert Cohen
/// Son restaurant préféré à Paris : « Chez
René (14, boulevard Saint-Germain – 5e),
j’adore les deux patrons ! C’est comme à la
maison sauf qu’on y croise Daniel Auteuil et
beaucoup d’hommes politiques ! »
/// Prend son magazine Cigale à la boulangerie
Gaumer (31, rue Monge – 5e)
/// Apprend les textes de ses films
essentiellement au parc de Versailles : «
Parce que j’y suis complètement seul et que je
peux parler tout seul sans passer pour un fou
furieux ! »