Les artisans à l’honneur

LES RENCONTRES DES ARTISANALES

Cigale Mag n°45
Octobre 2012


Du 12 au 15 octobre prochain se tiendront les Artisanales de Chartres – avec une nouveauté cette année : l’espace des Rencontres, premier marché interprofessionnel de l’artisanat.

Est-il encore besoin de pré- senter les Artisanales de Chartres ? Avec ses quelque 500 artisans exposants, ses 150 métiers représentés et ses 75 000 visiteurs qui reviennent chaque année, elles sont la plus importante manifestation artisanale de France. Et pourtant, il est peut-être exa- géré, mais il n’est pas tout à fait faux de dire que les Artisanales étaient jusqu’ici pensées pour le grand public : à l’honneur des arti- sans certes, mais pas véritablementpour eux. Alors que le public venait découvrir, admirer, visiter, s’ébahir, goûter, s’enthousiasmer, les artisans, eux, exposaient. Il y avait comme un déséquilibre. Cette année, les choses changent et les Artisanales accueillent un nouveau pôle, stric- tement réservé aux artisans : les Rencontres, premier marché inter- professionnel de l’artisanat. Une initiative à laquelle Cigale Medias ne pouvait manquer de s’associer… Certes, l’artisanat constitue un vivier de métiers fascinants. Faire découvrir au grand public les tré- sors de technique, de savoir-faire, de précision et d’excellence qu’ils requièrent, c’est une chose; c’est ce que les Artisanales s’attachent à faire. Mais une fois posée cette partie du problème, il en reste une autre : celle qui dit que la plupart des artisans sont des chefs d’entre- prise et qu’à ce titre, soyons réalistes, leur seul talent ne suffira pas à payer les factures à la fin du mois. Être artisan, c’est bien sûr une vocation et une passion, mais c’est aussi une profession. Alors autrefois, l’artisan pouvait compter sur des mécènes, des patrons, des protecteurs ; mais aujourd’hui, comme tout le monde, il compte sur des crédits intéressants et une fiscalité avantageuse qui lui permettront de développer son acti- vité – et voilà précisément pour quoi ces Rencontres ont été créées. Nous accusera-t-on de briser l’image éthé- rée et romantique que l’on pouvait se faire de l’artisanat ? Nous répon- drons que cette image, les artisans, eux, savent ce qui se cache derrière.


SEMUR-EN-AUXOIS

Capitale bourguignonne de l’artisanat

Philippe Guyenot est maire de Semur-en-Auxois. Convaincu que l’artisanat, c’est une certaine ambiance ; que transformer sa passion en métier, ce n’est pas anodin, il viendra aux Rencontres présenter son ambitieux projet de « pépinière artisanale » à deux heures de Paris… De quoi s’agit-il exactement ? « Notre objectif est d’attirer un maximum d’artisans à Semur-en-Auxois, nous explique Sébastien Morvan, responsable de la Communication. Semur est une cité médiévale, bâtie à 80 % sur des fondations moyenâgeuses. C’est dire si nous avons l’habitude de voir défiler des artisans d’art pour les travaux de restauration de ce patrimoine exceptionnel ! La première idée du maire, c’était donc d’encourager ces artisans à s’installer sur place. Mais très vite, cette idée a mûri : aujourd’hui, ce que nous souhaitons, c’est faire de notre ville la capitale bourguignonne de l’artisanat. Nous aidons les artisans qui viennent s’installer à Semur en leur fournissant un local – voilà le projet que nous viendrons présenter aux Rencontres ! »

Sur une note plus fleur bleue, pour un artisan, s’installer à Semur-en-Auxois, haut lieu de patrimoine, c’est en quelque sorte retrouver ses racines d’artisan, c’est vivre au milieu des oeuvres des artisans d’autrefois. Mais allons plus loin : à terme, si Semur parvient à s’installer comme capitale de l’artisanat, le fait même d’y résider constituera, pour les artisans, une bien belle carte de visite… « Parler de « label de Semur-en-Auxois » serait exagéré, continue Sébastien Morvan. Mais puisque l’objectif affiché de Philippe Guyenot est d’associer la ville à l’artisanat d’excellence, il est indéniable que les artisans de Semur en tireront une légitimité supplémentaire… »

Semur-en-Auxois, par la voix de son maire, a décidé de faire le choix de l’artisanat – nous ne pouvons qu’applaudir à deux mains et lui souhaiter bon vent !