LE POLI ARGENT
                              CigaleMag n°42
                              Février 2012
                            
                          Aux inconditionnels de notre site cigaletv.com, le nom de Jean de Dreuille ne sera pas inconnu. Pour les autres, un bref rappel : Jean de Dreuille, à l’origine, est restaurateur de meubles. Ce métier, que l’on pourrait croire vieux comme le monde ou presque, ne remonte en fait à proprement parler qu’aux années 70, lorsque, lassés des meubles vitrifiés et de la laque à outrance, quelques amateurs éclairés redécouvrirent l’exquise finition des meubles d’autrefois. Il s’agissait alors de leur rendre leur lustre d’antan…
                                    QUAND ON ÉTAIT VERNIS
                                    Face à ce regain d’intérêt pour les vieilles
                                    pièces, les premiers restaurateurs de
                                    meubles firent ce qu’ils avaient toujours
                                    fait : ils vernirent au tampon. Autrement
                                    dit, en 1975, on se mit à appliquer les
                                    mêmes techniques aux commodes Louis XVI
                                    qu’aux bibliothèques Pompidou…
                                    L’anachronisme était évident et le résultat
                                    peu convaincant, car si le vernis fait
                                    briller les matières, c’est d’une brillance
                                    glacée et comme artificielle. Or pour ces
                                    pièces, il fallait retrouver la patine
                                    d’antan, cet effet doux et soyeux qui
                                    renvoie naturellement la lumière plutôt que
                                    d’en donner une illusion vitrifiée. Jean de
                                    Dreuille se dit alors – et cela passerait
                                    presque a posteriori pour une lapalissade –
                                    que si l’on fabriquait de tels meubles sous
                                    Louis XVI, c’est qu’on devait savoir les
                                    entretenir…
                                  
                                    NAISSANCE D’UNE VOCATION
                                    À l’époque, le papier de verre n’existait
                                    pas – Jean de Dreuille le fit donc
                                    disparaître de son atelier, reléguant par la
                                    même occasion ses pots de vernis au fond
                                    d’un placard. Ayant fait table rase des
                                    techniques modernes, l’ébéniste se plongea
                                    dans les documents d’époque jusqu’à
                                    s’arrêter sur un chapitre de L’Encyclopédie
                                    des Arts et Métiers de Roubo :
                                    « Comment on polit un ouvrage et des
                                      outils qui y sont propres ». Armé de son chapitre, Jean de Dreuille se
                                    fabriqua les outils que décrivait Roubo,
                                    faisceau de jonc, presle, peau de chien de
                                    mer, etc. et se mit au travail. Il avait
                                    trouvé sa vocation : redonner aux meubles
                                    anciens, non pas une seconde jeunesse
                                    clinquante, mais leur éclat originel.
                                  
Très vite, Jean de Dreuille se tailla une solide réputation dans le milieu, si bien qu’un jour, un client célèbre pour son intransigeance en matière de restauration lui apporta un coffret Louis XIV en écailles de tortue flanqué de deux petites poignées en argent non démontables. Appliquer un produit ordinaire sur ces poignées, c’était risquer de tâcher l’écaille… Et c’est en cherchant un moyen de restaurer le coffret que l’ébéniste se fit alchimiste.
Pendant deux ans, dans son atelier, il travailla à l’élaboration du produit qui permettrait de traiter les matières nobles dans les règles de l’art. « C’était une période à la fois harassante et passionnante, nous explique- t-il. Un travail de recherche qui demandait beaucoup d’humilité et de patience. Pendant deux ans, j’ai tâtonné, fait des essais, modifié mes mélanges. Vingt fois j’ai cru avoir trouvé – et vingt fois j’ai dû recommencer. » On pense aux vers de Boileau : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage / Polissez- le sans cesse et le repolissez », c’est ce qu’on appelle un poème de circonstance… Deux ans de recherches plus tard, le Poli Argent permet de nettoyer, polir et entretenir l’argent, l’or, le vermeil, l’ivoire, la nacre, les bijoux… Et si son concepteur garde jalousement le secret de sa formule, il nous précise tout de même qu’une série de tests l’a certifié entièrement naturel et non toxique.
                              
                            
Vient la démonstration. À l’aide d’un tissu microfibre, Jean de Dreuille applique son produit sur le manche d’ivoire et la lame en argent d’un couvert. Et lorsqu’on acquiesce devant l’indéniable efficacité du procédé, c’est sans le moindre orgueil qu’il nous répond par une histoire : « Vous savez, le plus beau compliment que j’ai reçu, c’est un peintre qui me l’a fait : il m’a dit qu’avec mon produit, l’argenterie retrouvait les mêmes reflets que celle représentée dans les tableaux du Louvre ; une sorte de luminosité sobre, avec cet aspect un peu bleuté que ne donnent pas les produits d’aujourd’hui… » Il nous raconte aussi comment il fournit le monde religieux, pour l’entretien des objets sacrés. « Un jour, j’ai demandé à des religieuses si elles étaient satisfaites de mon produit. Elles m’ont répondu que depuis qu’elles l’utilisaient, jamais leurs objets n’avaient été si beaux. Et – je m’y attendais un peu, mais c’est toujours agréable – elles m’ont dit que l’efficacité du Poli Argent tenait du miracle ! » Elles savent de quoi elles parlent : dans la bouche d’une religieuse, un tel compliment, c’est presque parole d’évangile…
                                    Distribution exclusive :
                                    Ébénisterie de Dreuille
                                    6 rue Corot – 16e
                                    01 42 30 98 55
                                    [email protected]
                                    www.jean-de-dreuille.sitew.fr
                                  
Et directement sur le site : www.art-cigale.com
                                    Flacon de 200 ml : 22,50 €
                                    Flacon de 100 ml : 15 €
                                  

