Un jour, un artisan…

Cigale Mag N° 41
Novembre 2011


Jean-Claude Guillemot, président du collectif « Un jour, un artisan » s’accoude avec nous.

Vous êtes le président et fondateur du collectif « Un jour, un artisan… » Vous pouvez nous dire en quelques mots de quoi il s’agit ?
Il s’agit d’une association qui est fondée sur une philosophie de partage. Nous avons quatre boutiques à Paris rue Violet, et une à Metz. Nous comptons une centaine d’artisans dans toute la France. L’idée est le partage des boutiques dans lesquelles les artisans se relaient pour vendre leurs œuvres bien sûr, mais aussi celles des autres artisans de l’association sans aucune commission sur les œuvres de leurs confrères.
Oui, c’est vraiment ça : une association fondée sur l’idée de partage entre artisans.

« Un jour, un artisan… » , est-ce aussi un gage de qualité ?
Bien sûr ! Nous sommes d’ailleurs une marque déposée. Avant de devenir “associés”, les artisans qui veulent nous rejoindre doivent être cooptés : ils soumettent leur travail au jugement des artisans de l’association. C’est de cette manière qu’on assure la qualité des œuvres que l’on peut trouver chez « Un jour, un artisan… »

À quoi est dû, selon vous, l’intérêt du public pour ces œuvres à mi-chemin entre l’artisanat et l’art tout court ?
Face à la mondialisation qui fait que partout dans le monde on trouve les mêmes produits aseptisés, édités à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, le public revient de plus en plus vers les éditions limitées, voire les pièces uniques. C’est quand même plus sympa d’avoir chez soi une lithographie en série limitée qu’un poster que l’on verra chez la moitié de ses amis ! Cet intérêt n’a pas toujours existé, mais aujourd’hui il est très sensible, je le vois tous les jours !

Le e-commerce s’est beaucoup développé ces dernières années. Pensez-vous que ça puisse être un instrument utile pour les artisans d’art ?
Très utile, oui ! C’est un moyen de se faire connaître. Est-ce que ça va marcher ? Ça, impossible de le dire pour le moment, mais il est clair que c’est un bel outil de promotion. Vous savez, jusqu’ici l’artisanat d’art français a su garder son aura bien particulière – mais si on veut que ça continue, il faut se bouger ! Le temps où les artisans pouvaient se contenter de rester assis dans leur atelier à attendre le client est révolu. Aujourd’hui, il faut se mettre en avant, communiquer, prendre le client par la main, quoi !

Et quel avantage aurait le client à acheter ce type d’œuvres sur Internet ?
Tout dépend du site qui les héberge, qui doit refléter la réalité sans la magnifier, sinon le client sera déçu… Mais je crois que ce que le client désire, c’est être en contact avec l’artisan. Et ça, c’est ce qu’on peut retrouver sur un site qui proposerait des photos, des vidéos, des interviews… Mais le premier avantage pour le client, c’est sans doute l’assurance de la qualité : s’il achète une œuvre « Un jour, un artisan… », il sait que cette œuvre répond à une charte bien précise, et avec laquelle on ne plaisante pas…